Les cils bleus du grand stupa de Bodnath sont givrés de froid.
Poussés par de rouges moines venus des confins du Dolpo
les moulins à prière de cuivre gravés roulent dans l’air
glacé.
Devant les divinités figées des temples
les bûchers funéraires exhalent d’âcres fumées volutées.
Leurs cendres rougeoyantes
sont jetées dans la grise Baguait
Un sâdhu frêle comme le tissu dont on tisse les songes psalmodie
devant un singe ridé
et barbu qui scrute de ses yeux inquiets
un au-delà de plomb.
un au-delà de plomb.
Ici le réel apparent fait
d’eau et de braise se défait.