samedi 16 avril 2016

TIBET-CHINE: LE LAMA ET LE COMMISSAIRE POLITIQUE





Savoir si le Tibet appartient à La Chine ou non est un débat qui n’a guère de sens au regard de l’histoire complexe de leurs relations. On pourrait aussi bien soutenir que c’est la Chine qui appartient au Tibet. Car avant le 10 ° siècle les tibétains se rendirent maitre progressivement de la Chine.

Ils envahirent même Xian la capitale de la dynastie Tang. Leur empire s’étendait alors du Népal au bassin du Trim, de la vallée de l’Indus aux plaines du Sechuan. Mais au 13° siècle, Gengis Khan mit sous sa coupe l’Asie entière, soumit la Chine, anéantit Pékin, razzia le Tibet. Le pouvoir mongol s’imposa au °Dalaï Lama. Puis c’est l’empereur mandchou qui exerça à nouveau un tutorat, annexant des provinces comme le Kham et l’Amdo. Ce n’est qu’en 1934 que la chine fit admettre sa suzeraineté sur le Tibet (en échange du retour du Kham et l’Amdo – promesse qui ne sera jamais tenue). L’ambigüité subsista jusqu'à l’arrivée de Mao au pouvoir et l’invasion par l’armée chinoise le 6 octobre 1950. Pendant quinze ans, les résistants tibétains Khampas , redoutable guerriers, allaient tenir tête à la plus grand armée du monde ; la harcelant puis s’évanouissant sur des chemins connus d’eux seuls sur des plateaux glacés a 5000 mètres d’altitude.

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Attisée par cette guérilla, la révolte devint généralisée au Tibet. Le pouvoir maoïste exprima son énervement dans le style inimitable qui était le sien, qualifiant ces combattants armés de pétoires «de barbares, sous la conduite d’éléments réactionnaires de la bourgeoisie propriétaire des serfs, en collusion avec les chiens couchants de l’impérialisme occidental, faisant obstruction à l’introduction des réformes salutaires ».[1]Fin 1958, la résistance tibétaine s’était rendue maitre des deux tiers du territoire tibétain, sous la conduite de chefs légendaires comme Ani Panchen, nonne et combattante. Les Indiens et les Américains soutinrent un temps ce combat (un camp d’entrainement fut même crée par la CIA pour ces guérilleros au Colorado) Puis le vent tourna définitivement et les tibétains furent abandonnés à leur sort, sous les influences conjuguées de la diplomatie internationale ménageant désormais la Chine, de la disproportion des forces militaires en présence et de la volonté absolue de non- violence du Dalaï Lama .Ce sont pourtant ces mêmes guerriers Khampas qui escortèrent le Dalaï Lama et protégèrent sa fuite en Inde : la confrontation entre ces résistants qui allaient mourir les armes à la main et leur chef spirituel pacifiste , qui leur doit pourtant la vie grâce à ce combat qu’il réprouvait, est un des moments poignants de l’histoire du Tibet moderne .

La colonisation d’un peuple martyr
La Chine occupe militairement le Tibet depuis 1950.Une raison majeure relevée par la commission sénatoriale française sur le Tibet saute aux yeux : le grand Tibet historique représente 43 % du territoire chinois et les Tibétains (5 millions) seulement soit 0,4% de la population chinoise. Les chinois Han sont aujourd’hui plus nombreux à Lhassa que les tibétains. D’autres raisons s’ajoutent à ce besoin expansionniste. Pour son malheur la géographie a bien servi le Tibet ( richesse des matières premières et des minerais rares, réservoir d’eau mondial ou naissent tous les grands fleuves d’Asie, balcon géostratégique sur l’Inde ).Le paroxysme de cette colonisation du Tibet fut atteint sous la révolution culturelle qu’on a pu qualifier à juste titre de génocidaire, et dont le pouvoir chinois actuel , peu porté sur l’autocritique, condamne les excès (5000 monastères détruits soit la quasi-totalité d’entre eux, les objets cultuels en or fondus, les bibliothèques qui contenaient des manuscrits du 12 ° siècle et des incunables brulées, la pratique de la langue tibétaine interdite , la délation des parents imposée aux enfants, la rééducation politique des religieux rendue obligatoire) . Puis la répression, variable d’intensité suivant les époques resta relativement constante et sanglante : on estime le nombre de victimes à un million, peut être plus[2].
Pendant cette période la Chine a défriché totalement le pays qui abritait une des grandes forêts endémique d’Asie, a pollué lacs et rivières. Elle a décimé entièrement la faune, ce « jardin zoologique naturel » ou abondaient ours, gazelles, antilopes, daims (les chinois tuant par plaisir des animaux que les tribus nomades prélevaient avec parcimonie). La Chine y stocke des déchets nucléaires dans des conditions critiques.

Mais la Chine a aussi investi économiquement au Tibet dans les transports, l’énergie l’éducation, la santé, les télécommunications. Même modeste (il est encore la moitie des chinois)[3] le niveau de vie des tibétains progresse régulièrement. Mais ce développement matériel bénéfique se fait sans égards pour la civilisation tibétaine dont l’environnement naturel et culturel est dévasté. Les droits élémentaires de pensée, de déplacement, de réunion continuent d’être déniés. La pratique religieuse et les vocations monastiques sont étroitement contrôlées, le contrôle policier sur les Tibétains reste omniprésent. L’insubordination (être surpris avec une photo du Dalaï lama) se paye de la prison, parfois à vie, dans des conditions de détention terribles. Cette répression accompagne une acculturation qui est toléré ou encouragée par les autorités chinoises. L’alcool, la télévision le karaoké, sont des instruments de séduction des jeunes tibétains. Il y malheureusement plus de bordels pour soldats chinois, peuplés de jeunes filles tibétaines à Lhassa que d’écoles. Une forme d’aliénation efficace consiste, sous un abord permissif, à folkloriser les pratiques religieuses des tibétains : attractions pour touristes chinois et occidentaux friands d’ésotérisme à bon marché. Si nécessaire en faisant reconstruire par l’armée quelques monastères détruits...par l’armée. La prochaine étape sera sans doute le recrutement de soldats de l’armée rouge comme moines figurants dans un Puy du Fou asiatique ou la projection d’un « son et lumières » sur le Potala faisant revivre les grandes figures spirituelles du passé. A Shanghai un guide interprète chinois, agacé par mes questions, m’a déclaré « on ne comprend pas votre intérêt pour les tibétains. Ces gens là sont des ignorants rétrogrades .Ils ont un folklore drôle mais il faut les éduquer ».
Malgré cette pédagogie du bâton, depuis bientôt 60 ans, la résistance opiniâtre et pacifique des tibétains se poursuit.

Pourquoi de la part du régime chinois une telle rage de détruire que n’imposent pas les nécessités de la colonisation ?

Pourquoi les Tibétains manifestent-ils un tel acharnement et une telle opiniâtreté inflexible à résister à cette destruction programmée ?

Répondre à une question c’est répondre à l’autre : elles sont les deux faces d’une même incompréhension radicale de deux systèmes de pensée qui ne peuvent coexister.


Le Tibet terre du bouddha omniscient
Jusqu’à l’aube du 20° siècle le Tibet a été un pays féodal que se partageaient de grands propriétaires terriens, des seigneurs de la guerre et des familles aristocratiques souvent corrompues (organisant notamment de réincarnations plus ou moins téléguidées politiquement).Comme partout dans le monde la religion populaire faite souvent de superstitions entretenues maintenait une partie du peuple dans la sujétion psychologique. Et la rudesse du climat n’avait parfois rien à envier à celles des mœurs, la compassion n’étant pas toujours la vertu la mieux partagée (l’esclavage y était monnaie courante).Le pouvoir chinois actuel se plait d’ailleurs à rappeler qu’une justification de sa présence est bien sur l’éradication de cet obscurantisme moyen- âgeux dont le Dalaï Lama, à la fois chef temporel et spirituel, a été le symbole vivant pendant des générations.

Pays féodal[4], le Tibet était aussi un pays paradoxal. Car après qu’il ait disparu d’Inde et de Chine, le Tibet est devenu pour le bouddhisme un conservatoire vivant. Non seulement pour l’Asie. Mais le monde entier a pu aller prélever une spiritualité conservée dans ce sanctuaire spirituel. Cette spécificité impressionnait mon ami et maître Jean Pierre Schnetzler décédé l’an denier. Dans ces montagnes oubliées s’est forgé progressivement depuis le 7° siècle une civilisation totalement originale par sa langue, son art pictural, sa musique. Elle a éclot au sein d’une société religieuse a la fois érémitique et monastique. Car aux luttes incessantes des pouvoirs civils entre eux, répondait la puissance des monastères (le pays en compta jusqu’à 50. 000) Riches (de par leurs terres) organisés (fonctionnant en réseau réactif sur tout le pays), ils constituèrent la colonne vertébrale économique, intellectuelle et spirituelle du Tibet pendant des siècles. Et il n’est pas étonnant qu’aujourd’hui encore, ils soient l’objet, bien que réduits à portion congrue, de la méfiance permanente du pouvoir chinois. Car c’est de là que sont parties et que continuent de partir toutes les contestations aux régimes en place. Parallèlement au monachisme, l’érémitisme était très répandu, et des milliers de retraitants, choisissaient la solitude dont ont émergé les grandes figures spirituelles de Padmashambava, de Dampa Sangye, de Marpa ,de Milarepa. Cette intense spiritualité organisée a l’échelle d’une société toute entière (assez comparable à celle du haut moyen âge occidental en Europe) exerçait une fascination tant sur la Chine que sur l’Inde. Aussi Le Tibet a t-il toujours exercé un leadership spirituel, y compris sur ses vainqueurs militaires, chinois ou mongols. Si les regards de l’Asie se sont toujours tournés vers l’Empire Céleste, centre du pouvoir temporel, ils se tournaient également vers le Tibet considéré comme un centre majeur du pouvoir spirituel. A la cour de Kubilaï Khan, l’empereur s’inclinait devant le lama tibétain qui était son maitre spirituel et qui siégeait sur un trône plus haut que le sien .Le troisième Karmapa se rendit plusieurs fois en Chine ou il présida les cérémonies de couronnement de l’empereur qui lui conféra le titre de « bouddha omniscient ». Cette relation de tutorat spirituel allait lier les lamas tibétains aux empereurs mongols et mandchous jusqu’en 1911.C’est en alléguant paradoxalement de cette étroite relation que les communistes chinois allait justifier leur mainmise sur le Tibet. C’est aussi sans doute les raisons pour lesquelles le jeune Dalaï Lama actuel fut longtemps sans méfiance excessive vis-à-vis de Mao Tse Toung, car la sujétion politique relativement distendue qu’exerçait la Chine jusque là sur le Tibet avait comme corollaire historique une forte prééminence spirituelle qui équilibrait les rapports de force. Jusqu’à ce que Mao exprime clairement que « la religion était un poison » qu’il fallait extirper à tout prix des cœurs et des esprits. Dés lors le Dalaï Lama était un ennemi que tôt ou tard il aurait fallu détruire.

Le pays de la résistance spirituelle
Le bouddhisme tibétain est ancré dans une tradition faite de recherche personnelle, de débat philosophique et de pratique dialectique. Ce souchage remonte au grand débat du monastère de Samye en 796, crée par Padmashambava qui est le fondateur de la lignée Nyingmapa(les bonnets rouges). Pendant plusieurs années, les tenants d’un bouddhisme chinois imprégné de taoïsme mystique s’opposèrent à un bouddhisme indien plus analytique qui finalement l’emporta. Cette pratique de la dialectique et de la maïeutique semblable à celle pratiquée dans les écoles de sagesse socratique constitue une trame de la formation bouddhiste tibétaine. L’art du débat et de la controverse est un élément constitutif aujourd’hui encore de la formation de jeunes moines. Le vajrayana (particulièrement l’école Gelougpa) a développé de manière considérable un gout de l’exégèse et de l’analyse des textes sacrés. Cette aptitude à l’herméneutique aiguise le jugement critique et permet l’éveil et le développement des intelligences. On retrouve cette propension au commentaire critique dans des traditions du livre comme le judaïsme. Les ouvrages de commentaires juifs sont plus importants en volume que les textes sacrés eux-mêmes .On oublie trop souvent en occident que le bouddhisme est aussi une religion du livre ou des livres devrait on dire car ceux-ci forment un corpus qui représente en quantité des dizaines de fois la Bible. Bien des aspects intellectuels rapprochent ces deux sociétés juive set tibétaines marquées par l’exode et la diaspora et il n’est pas étonnant que les juifs, experts en survie collective, soient consultés avec intérêt par le Dalaï Lama [5].
La société tibétaine est rassemblée autour de leaders et de maîtres spirituels qui sont des guides de conscience prônant la réflexion personnelle et la recherche intérieure. Car chaque bouddhiste doit éprouver le monde par son expérience propre, être maitre de son cheminement, éprouver une sorte de doute méthodique cartésien, y compris contre l’enseignement du maitre lui-même s’il va a l’encontre de l’intime conviction et de l’expérience. Chaque être portant en lui la nature de bouddha, c’est par l’introspection, la méditation, la ritualisation symbolique, la projection mentale qu’il peut aller vers l’éveil, sous la conduite d’un guide. Un célèbre précepte bouddhiste édicte « si tu rencontres Bouddha dans la rue tues le ! » car seule l’expérience personnelle importe. Ce pragmatisme est caractéristique d’une recherche de la connaissance sous toutes ses formes y compris sur le sujets les plus scientifiques ou techniques, employant l’ingénierie informatique ou l’imagerie médicale [6] . Cette démarche valorise des concepts comme l’interdépendance, l’impermanence, la tolérance qui inspire la relativité de toute vérité. Cette ouverture ne va pas sans secret : le grand véhicule de diamant (qui est la forme tibétaine du Mahayana ) est un ésotérisme complexe ( hérité du tantrisme indien) qui ne se dévoile progressivement qu’aux seuls initiés.

Ces valeurs privilégient incontestablement l’être spirituel sur l’avoir matériel, la liberté sur le dogme. Sans cette liberté d’être, l’âme tibétaine meurt. Cette spiritualité individuelle est incompatible avec un contrôle collectif des esprits. Ses valeurs s’accordent mal avec celles qui ont été prônées tant par le communisme que le capitalisme : prééminence de la technologie comme saisie du monde, de la réussite économique et matérielle, culte du pouvoir Cette liberté de conscience, ne peut être contrôlée par aucun commissaire politique. Comment extirper les racines de cet invraisemblable « déviationnisme petit bourgeois » autrement que par la répression idéologique et policière En nommant dans chaque monastère des commissaires politiques, dans chaque village des délateurs familiaux, dans chaque rue des patrouilles de contrôle. (Parfois 3000 soldats sont envoyés pour surveiller un monastère de 300 moines !) En interdisant ou décourageant la pratique de la langue, de la culture, de la religion. En faisant décider par le parti communiste seul des opportunités de réincarnation des « tulkous » et du futur Dalai Lama ! (Lénine doit se retourner dans sa châsse en attendant lui aussi sans doute d’être réincarné par le comité central !) Enfin pouvoir tuer l’Esprit qui résiste et se débat depuis cinquante ans comme un agonisant qui refuse de mourir ? Car comment le régime chinois pourrait il accepter une société qui globalement prône des vertus rétrogrades si éloignées du matérialisme ? Le bouddhisme tibétain ayant beaucoup emprunté au taôisme on aurait pu penser qu’une synthèse entre les deux sociétés était possible. Mais c’est surtout au confucianisme que le régime communiste a emprunté ses racines autoritaristes et il a du mal à concevoir une société dont le contrôle ne soit pas pyramidal. A tel point que le régime chinois en toute ingénuité ne peut que soupçonner de duplicité les régimes occidentaux qui tolèrent des manifestations, des écrits, des caricatures anti- chinoises car les bases même d’une vie collective civile non étatisée lui est totalement inconnue

Au moment ou l’Occident matérialiste lassé, découvrait l’héritage tibétain comme une fontaine de jouvence, la Chine moderne, voyait dans celui-ci une forme d’arriération mentale et un obstacle au progrès. Car l’esprit ne peut avoir deux maitres. Les deux formes de pensée sont antagonistes. Contrôle des esprits et matérialisme d’un côté jugés nécessaires au bien collectif, liberté intérieure et idéalisme de l’autre, conditions indispensables à l’Eveil. Si le triomphe d’une forme de pensée est vécu comme la condition de disparition de l’autre, toute perspective de dialogue est vaine, toute négociation devient un simulacre : c’est le cas depuis 15 ans entre les émissaires du Dalai Lama et le pouvoir chinois L’occident ne peut se désintéresser de la question. Car le Tibet n’est pas seulement une affaire intérieure chinoise. Les tibétains sont désormais partout dans le monde ou ils ont déployés leurs drapeaux de prière et les peuples de l’exil appartiennent à tous les pays. Cette civilisation, préservée par son isolement géographique nous est parvenue quasiment intacte au 20 siècle comme un trésor spirituel que nous ont légués les siècles passés. Ce trésor appartient au patrimoine immatériel mondial de l’humanité. Nous sommes tous responsables de sa préservation. Même les montagnes bougent. Sur celles du Tibet les chevaux du vent flottent portant des messages d’espoir. Notre génération a vu s’écrouler le mur de Berlin. Quand et comment verra t elle s’effondrer le mur des préjugés qui sépare les Chinois des Tibétains et les isole du reste du monde démocratique ? Quand et comment se réalisera l’un des vœux les plus chers du Dalai Lama: pratiquer à Pekin place Tien Anmen ,l’initiation de Kalachakra, le « tantra de l’insurpassable union » dédié à l’harmonie et la paix dans le monde ?


[1] « Tibet les chevaux du vent » Jérôme Edou René Vernadet. L’Asiatheque
[2] Au total en cinquante ans d’apres Jérôme Edou et René Vernadet (ibid cité) 150 000 tibétains furent tués, 175 000 moururent en prison, 160 000 furent exécutés, 400 000 moururent de faim- à la suite de la collectivisation des terres alors que la famine était inconnue au Tibet- 90 000 périrent sous la torture et 10 000 se suicidèrent.
[3] Rapport de la mission parlementaire sénatoriale Quelle solution politique pour le Tibet 2006
[4] « L’épopée des Tibétains « Fréderic Lenoir et Laurent Deshayes. Fayard
[5] « le juif dans le lotus :des rabbins chez le dalaï Lama » . Lewis Bernard. Calman Levy
[6] Les conférences Mind & Life commencèrent il y a 13 ans. En 1987, à l’initiative de Francisco Varela, Matthieu Ricard et Adam Engle, le Dalai Lama reçu dans son salon de Dharamsala un panel international de chercheurs en sciences cognitives. Son but : s’informer sur l’état des dernières recherches occidentales et amorcer un dialogue entre la neuroscience et le bouddhisme
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